ÉCOUTE LES CLOCHETTES |
Mon fils sois brave |
Sors de ton berceau, marche vers ta tombe. |
Notre art de vivre est menacé |
Vois ta mère pleurer |
Ecoute ton père parler |
Les soldats sont dans nos champs |
Vois leur avancée cruelle |
Laisse la haine faire bouillir ton sang |
Bois ton vin dans la coupelle |
Ecoute les clochettes |
Pense à notre labeur acharné |
Regarde nos terres, nos vignobles |
Le cheval dans l’étable |
L’âne dans le pré |
Les laisserons-nous commettre leur avancée ignoble ?? |
Nous ne les tolèrerons pas ici |
Où tout respire l’antique élégance propre à notre pays |
Les soldats sont dans nos champs |
Vois leur avancée cruelle |
Laisse la haine faire bouillir ton sang |
Bois ton vin dans la coupelle |
Ecoute les clochettes |
Prends ta hache |
Ecoute les clochettes |
Prends ta hache |
Ecoute les clochettes |
Prends ta hache |
Ecoute les clochettes |
Prends ta hache |
Ecoute les clochettes |
Prend ta hache (Trublion 23, d'après différentes conneries néo-folk) |
LES ARMÉES MORTES |
J’avance en triomphant, |
Riant des dieux ingrats, |
Mes chiens se font légions |
Et m’appellent tous « Papa ». |
Les étendards bafoués s’inclinent |
Sous l’ordre séculaire |
Qui parle par ma voix. |
Je marche |
Sur la citadelle en feu |
Entonnant de ma flûte |
Un air doux et mélodieux |
Qui renverra à ta porte |
Les sourires concupiscents |
Des corbeaux |
Des Armées Mortes. |
Quand tu me contemples |
De tes yeux chassieux, |
J’ai tant sacrifié |
De mon auguste présence |
Je pisserai dans une bouteille, |
Nous glanerons la semence, |
Je souperai des corneilles. |
QUE SONNE LE TOCSIN |
DE LA RENAISSANCE |
Les Armées Mortes |
Attendent l’heure de la vengeance |
Tournent les aiguilles des montres |
Comme tourne la bile |
Dans mon ventre. |
Et même la chasteté |
Se pâme d’impudeur |
Et même l’amour |
Cède à l’horreur. |
DEVANT LES YEUX |
DE L’ARMEE QUI MEURT ! |
(Le Saumon de la Connaissance) |
LE FESTIN DES RATS |
(Les Armées Mortes II) |
« C’est la fin » |
Crie le vieillard édenté |
Dont la toge empourprée |
Témoigne des ébats d’hier. |
Les rats accourent sur la Grand-Place |
Corbeaux et corneilles coassent |
Les bâteleurs rempilent, |
Les derniers fous festoient. |
Et l’Armée Morte avance |
Prends ton fléau |
Renonce à ces vains idéaux |
Affronte ou meurt, |
De la mort des lâches. |
LORS DU FESTIN DES RATS |
NUL NE T’EPARGNERA |
Pas même le bourgmestre, |
C’est le temps des semailles |
Et l’Armée Morte avance, |
Prends ton mousquet |
Et rejoins-moi |
Ou rejoins la table |
Du festin des rats |
Déjà le glas sonne |
Ou bien l’angélus |
L’heure du triomphe |
Où le monde d’antan |
Rejoint celui des non-dits. |
Sous la lune rousse, |
Nous virons au jaune, |
Trahissons la raison |
Et embarquons sur la nef des fous. |
Et l’Armée Morte avance, |
Prends ton mousquet |
Et rejoins-moi |
Ou rejoins la table |
Du festin des rats (Le Saumon de la Connaissance) |
LA GESTE GALANTE DE SIRE LOTHAR |
Lothar le noble |
Lothar le beau |
Lothar le chaste |
S’en allait au galop |
De ses contrées profondes |
Jusqu’en terre de foi |
Combattre tous ceux |
Qui abjuraient la croix |
Lothar le juste |
Lothar le grand |
Avait perdu sa mie |
Voilà cinq printemps |
Lothar le preux |
Lothar l’ardent |
Avait perdu ses terres |
Au profit des manants |
Lothar le brave |
Lothar le fier |
Avait perdu sa foi |
Voilà cinq printemps |
Lothar le bon |
S’en allait en guerre |
Il n’avait plus de terres |
Il n’avait plus d’argent |
Lothar le bon |
Dans son armure d’argent |
Occit vils hérétiques |
Hommes femmes et enfants |
Lothar le juste |
Par souci d’équité |
Leur confisqua leurs biens |
Pour se récompenser |
Mais une hérétique |
Une cathare une sorcière |
Qui avait pour elle |
La beauté de l’enfer |
Entreprit de détourner |
Pleine de duplicité |
De sa noble quête |
Notre preux guerrier |
Pitie pleure t’elle |
Sifflant tel un serpent |
Epargnez au moins |
La vie de mes enfants |
En dépit de son jeune âge |
La gredine était mère |
Et son engeance infâme |
N’avait point de père |
Lothar rengaina |
Empli de compassion |
Et d’un geste auguste |
Remonta son jupon |
Et la pècheresse |
La maudite cathare |
Expia ses fautes |
Du bout de son dard |
Et le cœur |
Empli de chagrin |
Malgré son amour |
Pour la damnée catin |
Lothar superbe |
Sortit son arme |
Lui trancha la tête |
Pour sauver son âme |
Lothar le noble |
Lothar le beau |
Empli de tristesse |
S’en allait au galop |
Construire en ses terres |
Un magnifique château |
Dédié à son amour |
Pour la belle Isabeau |
La belle sacrifiée |
Le visita mille fois |
A la nuit tombée |
En ces terres de foi |
Lui disant « Lothar |
Rejoins-moi en enfer |
Nous serons ensemble |
Pour des millénaires » |
Lothar le pieu |
Lothar la repoussa |
« femme je ne puis |
Passer dans l’au-delà |
Je ne puis point |
Passer de vie à trépas |
Car au bout de ma quête |
J’ai retrouvé ma foi » (Le Saumon de la Connaissance) |
LA SŒUR DU DUC D’AQUITAINE |
Sur les nobles remparts du château du duché d’Aquitaine |
Chaque nuit, une silhouette vient à déambuler |
Chacun le sait bien en Aquitaine |
C’est le Duc lui-même qui, en proie à de secrets tourments, |
Ne pouvant trouver le sommeil |
Erre au-dessus de son duché. |
Les rumeurs vont bon train en Aquitaine |
D’aucuns prétendent que le Duc, n’ayant jamais pris femme, |
Rage dans la nuit contre ses appétits inassouvis |
D’autres affirment que le duc, qui a passé un contrat avec le malin, |
Attend sur les remparts un sombre messager ailé. |
MAIS MOI, Duc d’Aquitaine, je connais ton terrible secret ! |
Les jeux pervers auxquels tu te livrais avec ta jeune sœur. |
Crois-tu qu’elle soit heureuse maintenant ? |
Elle, qui enfermée dans un couvent, attend la rédemption ? |
Oooh, Duc D’Aquitaine ! |
Que n’as-tu point, en soulageant seul tes noirs désirs, |
Évité d’ombrager les Dieux ! |
Oooh, Duc D’Aquitaine, |
Que ne t’es-tu point soulagé seul. |
(Trublion 23) |
CHEVAL PYROMANE |
(Les Armées Mortes III) |
Les dieux farceurs |
Soulignent leur bonne humeur |
En foulant du pied |
Les anges aryens. |
« Les rêves de grandeurs |
Ne sont que des rêves » |
Petit Louis reprend en chœur |
Petite Alice et l’armée qui meurt. |
« Il est temps de sortir la foudre |
Il est temps que cavalent |
Les chevaux en bataille » |
Tout est vrai en ce monde. |
DEVANT LES YEUX |
DE L’ARMEE QUI PLEURE ! |
Et tu reste apathique, |
Petit poney, ne vois-tu poindre |
La crinière enflammée |
Du dieu nomade ? |
Une fièvre aquatique |
Un Cheval Pyromane ! (Le Saumon de la Connaissance) |
LES BÂTELEURS |
(Les Armées Mortes IV) |
Les chandelles s’éteignent |
Et les violes s’accordent |
L’Armée Morte applaudit à l’unisson |
Les Bateleurs enivrés en oraison. |
Soyez-bénis, hérauts, |
Tandis qu’au loin résonnent |
Les stratus du renouveau, |
Le Miserere des moines errants. |
Laissant derrière eux |
De funestes sillages |
Comme les roues de carriole |
Apanage de quelque Ankou mécontent. |
Relève-toi et marche, |
Rejoins la sarabande |
Sifflent les flûtes de la folie |
De l’Armée Morte en bande. (Le Saumon de la Connaissance) |
MAUDIT SOIS-TU |
Oh maudit, |
Maudit sois-tu |
Toi qui as ruiné notre riche contrée. |
Autrefois je me rappelle, |
Le gibier dansait au milieu des fleurs |
Des femmes enceintes se jetaient aux cous de leurs maris |
Revenant de la guerre |
Les enfants couraient en riant. |
Vois maintenant, vois ! |
Vois ton œuvre. |
Les gens mangent la chair des morts dans le Nord |
Là-bas, sur les pentes du Sud, ils dansent en invoquant les démons, |
Dans le futile espoir de trouver de la nourriture. |
Insanités ! |
Oh maudit, |
Maudit sois-tu |
Toi qui as ruiné notre belle contrée. |
Puissent les Dieux en bouchant ton trou-merde, |
Faire pourrir tes entrailles. |
(Traditionnel) |
LES LANDES DESOLÉES |
(Les Armées Mortes V) |
Les hommes se réunissent sur les flancs de la colline, |
Battant armes et boucliers, scandant des chants sacrés |
A la gloire du Tonnerre qui gronde |
Et des sabots des chevaux caparaçonnés |
Qui battent la retraite des Armées défaites. |
Les crânes se fendent et les rumeurs se répandent |
Comme la lèpre en ces contrées désolées. |
Le général des Armées Mortes pleure le souvenir |
Des héros trépassés. |
Et le temps vacille |
Les hululements des veuves retentissent dans la Lande. |
Le rouet de la tisseuse tourne inexorablement, |
Au gré du martèlement des tambours. |
C’est l’heure de la fuite en avant, |
Où l’espace cesse d’exister, |
Où le néant reprend ses droits sur les rires des enfants |
Qui se gaussent de l’épinette. (Le Saumon de la Connaissance) |
LES ESCLAVES |
Les esclaves n’ont pas plus de légendes ou de héros |
Qu’ils n’ont de femme, de mère ou d’enfant |
Les esclaves ont des devoirs et des maîtres, rien d’autre |
Les dieux ont conçu ainsi l’ordre du monde |
Quand la fortune fait d’un homme une simple chose |
Qui s’achète et se vend, il est impossible |
Que cet homme retrouve sa dignité |
Peut-être rachètera-t-il son corps, mais jamais son âme |
Un individu réduit au rang d’esclave peut-il vraiment redevenir un homme |
Même si son maître l’affranchit ? |
Au-delà de ses besoins immédiats |
Et de la nécessité de satisfaire son maître |
Il est conscient de très peu de choses |
Voilà la condition naturelle de l’esclave |
Etre satisfait de son sort ou à défaut |
S’y résigner |
Pour de tels hommes, se révolter et tuer leur maître |
Est contre nature |
Une aberration, une perversion, une abomination, un accroc |
Dans la grande toile tissée par les Parques |
Les esclaves n’ont aucun lien avec le passé |
Comme pourrait-il en être autrement |
Ils ignorent même le nom de leurs ancêtres |
Ils sont comme les champignons qui surgissent de terre en |
Grand nombre selon le plaisir des Dieux. |
Les esclaves sont les instruments humains |
Mis à notre disposition par |
La volonté Divine qui inspire les grands hommes |
Ils n’ont pas de passé et le passé ne les intéressent en rien |
Ils n’ont pas davantage de sens de l’avenir. |
(Steven Saylor) |
JUGEMENT D’UN LETTRÉ MALFAISANT |
C’est toi Wang ? |
Prosterne-toi et baisse les yeux devant ton magistrat. |
C’est toi le misérable qui a entaché l’honneur des lettrés ? |
Toi qui a le privilège inestimable d’étudier les classiques, |
Et qui devrait être imprégné de leurs sublimes enseignements, |
Tu as choisi de te servir de ton intelligence |
Pour séduire une jeune fille ignorante. |
Cette innocente a été une proie facile pour tes bas appétits charnels ! |
Et comme si cela ne suffisait pas, il a fallu que tu la violes |
Et que tu l’assassines de surcroît. |
Il n’y a pas la moindre circonstance atténuante en ta faveur |
La loi sera appliquée dans toute sa sévérité ! |
Je n’ai nul désir d’entendre ta défense. |
Je l’ai lue dans ton dossier et je la trouve écœurante. |
Tu es pareil à un rat malfaisant, |
Rongeant dans l’ombre et la pourriture |
Les racines de notre société. |
(Robert Van Gulik) |
LA VIEILLARDE ABANDONNÉE |
La vieillarde |
Abandonnée par sa famille |
Rampant dans les rues, crie : |
« famine » |
Les enfants matricides |
Niant leur culpabilité |
Chantent en chœur |
Le cantique de la duplicité |
Délaissée par les siens |
La malheureuse crie |
« vengeance » |
La tristesse m’afflige |
Alors que sa vie se fige |
Elle agonise |
En hurlant sa rancœur |
Mais personne dans la contrée |
Ne lui ouvrira son cœur |
La vieille princesse se meurt |
Se perd dans la misère |
Face à sa propre demeure |
Crie crie seuls les démons pleureront |
La pauvre vie perdue d’une créature en perdition |
Crie crie seuls les démons pleureront |
La pauvre vie perdue d’une créature en décomposition |
Crie crie seuls les démons pleureront |
La pauvre vie perdue d’une créature en déréliction |
Crie crie seuls les démons pleureront |
La pauvre vie perdue d’une créature en pleine mixtion |
(Trublion 23 & Le Saumon de la Connaissance) |
SYCOPHANTES ! |
Et enfin une nuit |
Une bouteille entonna le chant glorieux du réveil |
Le reprenant à tue-tête |
La vue me fut rendue |
Et je vis |
Je vis !!! |
Entre les lèvres lourdes de ma femme |
Je vis s’exhaler le souffle du démon |
Dans les jeux de mes enfants |
Je vis sourdre les manœuvre du malin |
Derrière le sourire de ma mère |
Je vis luire le grand brasier infernal |
Et une fois que je leur eu arraché |
Leurs enveloppes charnelles trop parfaites |
Je pu contempler la perfection démoniaque |
Du lacis subtil des os |
Et de la chair tendre |
Déjà corrompue !!! |
(Trublion 23)
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