mercredi 29 juin 2011

Textes de Cheval Pyromane


ÉCOUTE LES CLOCHETTES
Mon fils sois brave
Sors de ton berceau, marche vers ta tombe.
Notre art de vivre est menacé
Vois ta mère pleurer
Ecoute ton père parler
Les soldats sont dans nos champs
Vois leur avancée cruelle
Laisse la haine faire bouillir ton sang
Bois ton vin dans la coupelle
Ecoute les clochettes
Pense à notre labeur acharné
Regarde nos terres, nos vignobles
Le cheval dans l’étable
L’âne dans le pré
Les laisserons-nous commettre leur avancée ignoble ??
Nous ne les tolèrerons pas ici
Où tout respire l’antique élégance propre à notre pays
Les soldats sont dans nos champs
Vois leur avancée cruelle
Laisse la haine faire bouillir ton sang
Bois ton vin dans la coupelle
Ecoute les clochettes
Prends ta hache
Ecoute les clochettes
Prends ta hache
Ecoute les clochettes
Prends ta hache
Ecoute les clochettes
Prends ta hache
Ecoute les clochettes
Prend ta hache

(Trublion 23, d'après différentes conneries néo-folk)
LES ARMÉES MORTES
J’avance en triomphant,
Riant des dieux ingrats,
Mes chiens se font légions
Et m’appellent tous « Papa ».
Les étendards bafoués s’inclinent
Sous l’ordre séculaire
Qui parle par ma voix.
Je marche
Sur la citadelle en feu
Entonnant de ma flûte
Un air doux et mélodieux
Qui renverra à ta porte
Les sourires concupiscents
Des corbeaux
Des Armées Mortes.
Quand tu me contemples
De tes yeux chassieux,
J’ai tant sacrifié 
De mon auguste présence
Je pisserai dans une bouteille,
Nous glanerons la semence,
Je souperai des corneilles.
QUE SONNE LE TOCSIN
DE LA RENAISSANCE
Les Armées Mortes
Attendent l’heure de la vengeance
Tournent les aiguilles des montres
Comme tourne la bile
Dans mon ventre.
Et même la chasteté
Se pâme d’impudeur
Et même l’amour
Cède à l’horreur.
DEVANT LES YEUX
DE L’ARMEE QUI MEURT !
(Le Saumon de la Connaissance)
LE FESTIN DES RATS
(Les Armées Mortes II)
« C’est la fin »
Crie le vieillard édenté
Dont la toge empourprée
Témoigne des ébats d’hier.
Les rats accourent sur la Grand-Place
Corbeaux et corneilles coassent
Les bâteleurs rempilent,
Les derniers fous festoient.
Et l’Armée Morte avance
Prends ton fléau
Renonce à ces vains idéaux
Affronte ou meurt,
De la mort des lâches.
LORS DU FESTIN DES RATS
NUL NE T’EPARGNERA
Pas même le bourgmestre,
C’est le temps des semailles
Et l’Armée Morte avance,
Prends ton mousquet
Et rejoins-moi
Ou rejoins la table
Du festin des rats
Déjà le glas sonne
Ou bien l’angélus
L’heure du triomphe
Où le monde d’antan
Rejoint celui des non-dits.
Sous la lune rousse,
Nous virons au jaune,
Trahissons la raison
Et embarquons sur la nef des fous.
Et l’Armée Morte avance,
Prends ton mousquet
Et rejoins-moi
Ou rejoins la table
Du festin des rats

(Le Saumon de la Connaissance)
LA GESTE GALANTE DE SIRE LOTHAR
Lothar le noble
Lothar le beau
Lothar le chaste
S’en allait au galop
De ses contrées profondes
Jusqu’en terre de foi
Combattre tous ceux
Qui abjuraient la croix
Lothar le juste
Lothar le grand
Avait perdu sa mie
Voilà cinq printemps
Lothar le preux
Lothar l’ardent
Avait perdu ses terres
Au profit des manants
Lothar le brave
Lothar le fier
Avait perdu sa foi
Voilà cinq printemps
Lothar le bon 
S’en allait en guerre
Il n’avait plus de terres
Il n’avait plus d’argent
Lothar le bon
Dans son armure d’argent
Occit vils hérétiques
Hommes femmes et enfants
Lothar le juste
Par souci d’équité
Leur confisqua leurs biens
Pour se récompenser
Mais une hérétique
Une cathare une sorcière
Qui avait pour elle
La beauté de l’enfer
Entreprit de détourner
Pleine de duplicité
De sa noble quête
Notre preux guerrier
Pitie pleure t’elle
Sifflant tel un serpent
Epargnez au moins
La vie de mes enfants
En dépit de son jeune âge
La gredine était mère
Et son engeance infâme
N’avait point de père
Lothar rengaina
Empli de compassion
Et d’un geste auguste
Remonta son jupon
Et la pècheresse
La maudite cathare
Expia ses fautes
Du bout de son dard
Et le cœur 
Empli de chagrin
Malgré son amour
Pour la damnée catin
Lothar superbe
Sortit son arme
Lui trancha la tête
Pour sauver son âme
Lothar le noble
Lothar le beau
Empli de tristesse
S’en allait au galop
Construire en ses terres
Un magnifique château
Dédié à son amour
Pour la belle Isabeau
La belle sacrifiée
Le visita mille fois
A la nuit tombée
En ces terres de foi
Lui disant « Lothar
Rejoins-moi en enfer
Nous serons ensemble
Pour des millénaires »
Lothar le pieu
Lothar la repoussa
« femme je ne puis
Passer dans l’au-delà
Je ne puis point
Passer de vie à trépas
Car au bout de ma quête
J’ai retrouvé ma foi »

(Le Saumon de la Connaissance)
LA SŒUR DU DUC D’AQUITAINE
Sur les nobles remparts du château du duché d’Aquitaine
Chaque nuit, une silhouette vient à déambuler
Chacun le sait bien en Aquitaine
C’est le Duc lui-même qui, en proie à de secrets tourments,
Ne pouvant trouver le sommeil
Erre au-dessus de son duché.
Les rumeurs vont bon train en Aquitaine
D’aucuns prétendent que le Duc, n’ayant jamais pris femme,
Rage dans la nuit contre ses appétits inassouvis
D’autres affirment que le duc, qui a passé un contrat avec le malin,
Attend sur les remparts un sombre messager ailé.
MAIS MOI, Duc d’Aquitaine, je connais ton terrible secret !
Les jeux pervers auxquels tu te livrais avec ta jeune sœur.
Crois-tu qu’elle soit heureuse maintenant ?
Elle, qui enfermée dans un couvent, attend la rédemption ?
Oooh, Duc D’Aquitaine !
Que n’as-tu point, en soulageant seul tes noirs désirs, 
Évité d’ombrager les Dieux !
Oooh, Duc D’Aquitaine,
Que ne t’es-tu point soulagé seul.
(Trublion 23)
CHEVAL PYROMANE
(Les Armées Mortes III)
Les dieux farceurs
Soulignent leur bonne humeur
En foulant du pied
Les anges aryens.
« Les rêves de grandeurs
Ne sont que des rêves »
Petit Louis reprend en chœur
Petite Alice et l’armée qui meurt.
« Il est temps de sortir la foudre
Il est temps que cavalent
Les chevaux en bataille »
Tout est vrai en ce monde.
DEVANT LES YEUX
DE L’ARMEE QUI PLEURE !
Et tu reste apathique,
Petit poney, ne vois-tu poindre
La crinière enflammée
Du dieu nomade ?
Une fièvre aquatique
Un Cheval Pyromane !

(Le Saumon de la Connaissance)
LES BÂTELEURS
(Les Armées Mortes IV)
Les chandelles s’éteignent
Et les violes s’accordent
L’Armée Morte applaudit à l’unisson
Les Bateleurs enivrés en oraison.
Soyez-bénis, hérauts,
Tandis qu’au loin résonnent
Les stratus du renouveau,
Le Miserere des moines errants.
Laissant derrière eux 
De funestes sillages
Comme les roues de carriole
Apanage de quelque Ankou mécontent. 
Relève-toi et marche,
Rejoins la sarabande
Sifflent les flûtes de la folie
De l’Armée Morte en bande.

(Le Saumon de la Connaissance)
MAUDIT SOIS-TU
Oh maudit,
Maudit sois-tu
Toi qui as ruiné notre riche contrée.
Autrefois je me rappelle,
Le gibier dansait au milieu des fleurs
Des femmes enceintes se jetaient aux cous de leurs maris
Revenant de la guerre
Les enfants couraient en riant.
Vois maintenant, vois !
Vois ton œuvre.
Les gens mangent la chair des morts dans le Nord
Là-bas, sur les pentes du Sud, ils dansent en invoquant les démons,
Dans le futile espoir de trouver de la nourriture.
Insanités !
Oh maudit,
Maudit sois-tu
Toi qui as ruiné notre belle contrée.
Puissent les Dieux en bouchant ton trou-merde,
Faire pourrir tes entrailles.
(Traditionnel)
LES LANDES DESOLÉES
(Les Armées Mortes V)
Les hommes se réunissent sur les flancs de la colline,
Battant armes et boucliers, scandant des chants sacrés
A la gloire du Tonnerre qui gronde
Et des sabots des chevaux caparaçonnés
Qui battent la retraite des Armées défaites.
Les crânes se fendent et les rumeurs se répandent
Comme la lèpre en ces contrées désolées.
Le général des Armées Mortes pleure le souvenir 
Des héros trépassés.
Et le temps vacille
Les hululements des veuves retentissent dans la Lande.
Le rouet de la tisseuse tourne inexorablement,
Au gré du martèlement des tambours.
C’est l’heure de la fuite en avant,
Où l’espace cesse d’exister,
Où le néant reprend ses droits sur les rires des enfants
Qui se gaussent de l’épinette.

(Le Saumon de la Connaissance)
LES ESCLAVES
Les esclaves n’ont pas plus de légendes ou de héros
Qu’ils n’ont de femme, de mère ou d’enfant
Les esclaves ont des devoirs et des maîtres, rien d’autre
Les dieux ont conçu ainsi l’ordre du monde
Quand la fortune fait d’un homme une simple chose 
Qui s’achète et se vend, il est impossible
Que cet homme retrouve sa dignité
Peut-être rachètera-t-il son corps, mais jamais son âme
Un individu réduit au rang d’esclave peut-il vraiment redevenir un homme
Même si son maître l’affranchit ?
Au-delà de ses besoins immédiats 
Et de la nécessité de satisfaire son maître
Il est conscient de très peu de choses
Voilà la condition naturelle de l’esclave
Etre satisfait de son sort ou à défaut 
S’y résigner
Pour de tels hommes, se révolter et tuer leur maître
Est contre nature
Une aberration, une perversion, une abomination, un accroc
Dans la grande toile tissée par les Parques
Les esclaves n’ont aucun lien avec le passé
Comme pourrait-il en être autrement
Ils ignorent même le nom de leurs ancêtres
Ils sont comme les champignons qui surgissent de terre en
Grand nombre selon le plaisir des Dieux.
Les esclaves sont les instruments humains
Mis à notre disposition par 
La volonté Divine qui inspire les grands hommes
Ils n’ont pas de passé et le passé ne les intéressent en rien
Ils n’ont pas davantage de sens de l’avenir.
(Steven Saylor)
JUGEMENT D’UN LETTRÉ MALFAISANT
C’est toi Wang ?
Prosterne-toi et baisse les yeux devant ton magistrat.
C’est toi le misérable qui a entaché l’honneur des lettrés ?
Toi qui a le privilège inestimable d’étudier les classiques,
Et qui devrait être imprégné de leurs sublimes enseignements,
Tu as choisi de te servir de ton intelligence
Pour séduire une jeune fille ignorante.
Cette innocente a été une proie facile pour tes bas appétits charnels !
Et comme si cela ne suffisait pas, il a fallu que tu la violes
Et que tu l’assassines de surcroît.
Il n’y a pas la moindre circonstance atténuante en ta faveur
La loi sera appliquée dans toute sa sévérité !
Je n’ai nul désir d’entendre ta défense.
Je l’ai lue dans ton dossier et je la trouve écœurante.
Tu es pareil à un rat malfaisant, 
Rongeant dans l’ombre et la pourriture
Les racines de notre société.
(Robert Van Gulik)
LA VIEILLARDE ABANDONNÉE
La vieillarde
Abandonnée par sa famille
Rampant dans les rues, crie :
« famine »
Les enfants matricides
Niant leur culpabilité
Chantent en chœur
Le cantique de la duplicité
Délaissée par les siens
La malheureuse crie
« vengeance »
La tristesse m’afflige 
Alors que sa vie se fige
Elle agonise
En hurlant sa rancœur
Mais personne dans la contrée
Ne lui ouvrira son cœur
La vieille princesse se meurt
Se perd dans la misère
Face à sa propre demeure
Crie crie seuls les démons pleureront
La pauvre vie perdue d’une créature en perdition
Crie crie seuls les démons pleureront
La pauvre vie perdue d’une créature en décomposition
Crie crie seuls les démons pleureront
La pauvre vie perdue d’une créature en déréliction
Crie crie seuls les démons pleureront
La pauvre vie perdue d’une créature en pleine mixtion
(Trublion 23 & Le Saumon de la Connaissance)
SYCOPHANTES !
Et enfin une nuit
Une bouteille entonna le chant glorieux du réveil
Le reprenant à tue-tête
La vue me fut rendue
Et je vis
Je vis !!!
Entre les lèvres lourdes de ma femme
Je vis s’exhaler le souffle du démon
Dans les jeux de mes enfants
Je vis sourdre les manœuvre du malin
Derrière le sourire de ma mère
Je vis luire le grand brasier infernal
Et une fois que je leur eu arraché
Leurs enveloppes charnelles trop parfaites
Je pu contempler la perfection démoniaque
Du lacis subtil des os
Et de la chair tendre
Déjà corrompue !!!


(Trublion 23)

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