Quand nous disons "Très prochainement", ce ne sont point de vains mots : Quelques six mois après, voici les textes !
Merci à Giscard Le Survivant pour la relecture.
Le Seigneur Des Mouches
Petit Fanou, fou petit faon,
Capture de ses mains l’insecte bourdonnant,
D’un sourire sadique, du haut de ses six ans,
Mets la mouche dans la jatte qu’il secoue doucement.
Petit Fanou, fou petit faon,
S’éloigne en chantonnant vers les bois du Ponant
Et il parle à la mouche d’une petite voix d’enfant
Lui parle de sa grande sœur, de papa, de maman.
Petit Fanou, fou petit faon,
Gambade vers une clairière et dans l’herbe s’étend,
La jatte à bout de bras vers le soleil couchant,
Puis en ôte le couvercle, plonge sa main dedans.
Petit Fanou, fou petit faon,
Arrache l’aile droite de l’insecte impuissant,
Puis l’aile gauche et les pattes, c’était bien trop tentant
De le réduire en larve tout en le mutilant.
Et le Seigneur Walder surgit hors des fourrés,
Il est grand il est beau sur son fier destrier,
Fait à l’enfant : « Faquin, tu vas me le payer,
Sur mes terres sans vergogne, tu t’en viens braconner ! »
« Où sont donc tes parents, sale petit effronté,
Que je leur dise en somme le fond de ma pensée ? »
Fanou reste muet devant la majesté
Du seigneur à l’hermine qui lève haut son épée.
Quelques heures plus tard, le seigneur outragé,
Mets à sac un village, aidé de son armée :
« Que l’on tue tous les hommes, que l’on viole les femmes,
Chaque prétendu parent du garçonnet infâme ! »
Son forfait accompli, il débouche une bouteille,
D’un sémillant breuvage d’une couleur vermeil,
En boit force rasades et la jette aux orties,
Près de deux cents manants gisent morts devant lui.
Petite Fanette, petite fleur muette,
Dans les vertes prairies s’en allait faire cueillette.
Mais au hasard des routes, sur un chemin de terre,
Elle croise dix spadassins, dix virils mercenaires.
« Holà petite fleur, tout fraîchement éclose,
Chacun de nous veut voir ton petit bouton rose,
Le forcer mille fois, le forcer à l’envi,
Et vider nos pharettes en ton conet joli ».
Et le Seigneur Walder surgit hors des fourrés,
Il est grand, il est beau, sur son fier destrier,
Fait aux hommes : « Marauds, qui donc viole en mes terres
Subira le Fléau de ma juste colère ! »
« Où donc est votre chef, qui commande ces armées,
Que je lui dise en somme le fond de ma pensée ? »
Les hommes restent muets devant la majesté
Du seigneur à l’hermine qui lève haut son épée.
Le seigneur victorieux s’approche de Fanette,
Quérir sa récompense, dénoue son aiguillette :
« Petite paysanne, j’ai sauvé ton honneur,
Donne-moi ton bouton, j’épargnerai ta fleur ! »
Son forfait accompli, il débouche une bouteille,
D’un sémillant breuvage d’une couleur vermeil,
En boit force rasades et l’enfonce dans l’huis
Du corps de l’enfançonne qui gît nu devant lui.
Puis le Seigneur Walder rentre seul au Château,
Sa belle Claire l’accueille, lui ôtant son manteau :
« Comment donc s’est passé cette radieuse journée ? »
« Ma bonne claire, répond-il, je vais vous raconter… »
« J’ai rendu la justice en mes terres aujourd’hui,
Un braconnier infâme de mon glaive j’ai puni… »
Concluant sa tirade d’un profond rôt poli,
Il manque de trébucher, se reprend et poursuit :
« J’ai ensuite déjoué une conspiration,
Ourdie par mes sujets, une vraie rébellion…
Dix malandrins ensuite, voulaient du pucelage
D’une jeune donzelle faire bien triste ouvrage »
« Et d’un seul coup d’épée, je les ai tous occis,
La belle, reconnaissante, m’a offert son parmi… »
Claire étonnée demande à son mari fin saoul,
Où sont donc ses hommes, et Fannette et Fanou…
« Ce matin à la fraîche, vous partîtes pique-niquer,
Avec vos deux enfants, en lisière de forêt,
Avec dix de vos hommes pour vous accompagner,
Pourriez-vous donc me dire où sont-ils tous passés ? »
Il est des jours parfois où à force de boire,
Même les plus puissants ont des pertes de mémoire.
Point ne vous effrayez, gentes dames et seigneurs,
Ces moments-là, forts rares, sont tout à votre honneur.
(Le Saumon De La Connaissance)
L’Oiseau de Malheur
Il était une fois, dans un pays de misère
Une ferme dans un champ, deux fermiers, trois enfants
Des trois seule la puînée est restée sur ces terres
Pour veiller sur sa mère quand son père est aux champs.
Car la mère est malade et se tord de douleur
D’un mal fort mystérieux dans un lit d’ordalie
Et le père nuitamment chasse l’oiseau de malheur
Qui de mauvaise fortune fait un bien triste nid.
Chaque jour que Dieu fait, sur sa porte clouée,
Différents volatiles expient donc bruyamment
Mille et un maléfices et supposés péchés
Qui rendent terre stérile et navrent les mamans.
Lise quitte sa ferme, s’en va quérir un prêtre,
Pour sa mère qui se meurt, malencontre un brigand,
Une horde de parias qui n’a ni Dieu ni maître,
Qui parcourt la contrée mutiler des enfants.
La fillette se débat, sitôt les rires fusent,
« Que comptais-tu trouver dans les bois du Ponant ?
Peut-être quelque hibou, quelque chouette, quelque buse ? »
« Juste un simple curé pour bénir ma maman !... »
Le plus gros de ces hommes aux allures de boucher,
Au tablier de cuir comme maculé de sang,
Saisissant la fillette, d’un couteau effilé,
L’excise jusqu’aux oreilles d’un sourire permanent.
Les sous-bois bruissent et coassent jusque dans la futaie
Retentissent les échos d’un terrible hurlement.
La douleur d’une enfant aux joues ensanglantées
Fait s’enfuir les corbins, les hiboux, les milans.
Les oiseaux affolés ou bien plein de colère
Attaquent les malandrins de leurs becs, de leurs serres
La fillette s’enfuit dans la neige et le froid
Derrière elle les loups semblent être aux abois,
Un vieil homme, un ermite, qui passait par ici,
Remarque aux pieds d’un arbre l’enfançonne transie,
Il la prend dans ses bras, délaissant sa cueillette,
Remarquant sa blessure, maudit l’engeance, la bête.
Responsable entre toutes de pareille barbarie
L’homme seul peut commettre de tels actes gratuits
Jusque dans sa chaumière, malgré ses pieds meurtris,
Il porte la malheureuse au visage ravagé
Il la bande, il la coud, ôte ses vêtements gelés
Et frictionne son corps d’un gallon d’eau-de-vie
Cette vieille bigote laisse tomber son fagot
Et s’en va au village comporter ses ragots
« Le vieux juif Salomon a pris dans ses filets
Une vierge, une enfant, une jolie donzelle,
Qu’il esnue proprement pour la défigurer
Ou, pire, la violenter par d’affreux rituels »
La rumeur se répand comme une peste maligne
Par-delà les villages, parmi les champs de vigne
Jusqu’aux murs de la ville où les foules amassées
Sentent gronder en eux la ferveur des croisés.
« C’est ce vieux pédéraste qui abuse des enfants
Les entraîne malgré eux dans les bois du Ponant
Comme la petite Mahaut disparue l’an passé
Ou le petit Guillemot qui s’est fait éborgner »
« C’est le vieux déicide qui a empoisonné le puits
Il a tué mes vaches, abusé de mes brebis ! »
« C’est un fléau sournois, tapi dans la forêt !
Allons chercher du bois, brûlons le vieux sorcier ! »
(Le Saumon De La Connaissance sur une idée de Trublion 23)
La Ballade des Enculés
Tamponneurs qui cognez de gros culs
Pour avoir vidé les priapes :
Allez ailleurs planter votre poinçon !
Fellateurs, vous êtes de faux passifs :
Bérard-le-fourbe s'en va chez les pigeons
Et biberonne ceux qu'il a trompés.
Mes frères, ayez la bouche engluée de résine,
Puis sabrez les derrières fessus !
Si on vous écluse la grappe,
Aussitôt vous éclipserez dans votre cul la poutre et le gland
De ces loubards aux lèvres poissées par votre sperme
Pour qu'ils vous bourrent.
Vous aurez le train qui vous sifflera,
Vous serez sur un bout et non pas enfoncés dans un séant.
Pour cette raison, protégez-vous de leurs griffes
Au fond de ces gros derrières fessus.
Les niais qui seront attrapés
S'englueront bientôt le pénis de sperme à cause d'un tarissage.
Que vous happiez une bite ne vaut pas mieux :
La baudruche pousse alors d'équerre
Quand le gosier est assiégé
Il fait s'étirer l'antenne,
Et ensuite elle heurte à votre guichet
A l'assaut des derrières fessus.
Prince des baiseurs : Sucez les plantoirs,
Pour que votre pilon ne soit pas branlé
Sur le soupçon de vouloir cogner dans un cul.
Fuyez les derrières fessus !
(Maistre François Villon)
Le Sorcier Des Bois Du Ponant
Quand la fureur, qui bat les grands coupeaux,
Hors de mon coeur l'Olive arrachera,
Avec le chien le loup se couchera,
Fidèle garde aux timides troupeaux.
Le ciel, qui voit avec tant de flambeaux,
Le violent de son cours cessera.
Le feu sans chaud et sans clarté sera,
Obscur le rond des deux astres plus beaux.
Tous animaux changeront de séjour
L'un avec l'autre, et au plus clair du jour
Ressemblera la nuit humide et sombre,
Des prés seront semblables les couleurs,
La mer sans eau, et les forêts sans ombre,
Et sans odeur les roses et les fleurs
(Joachim du Bellay)
Dedans la Forêt
La sorcière rôde dedans la forêt mon fils,
Elle va t’attraper
Elle te mettra à cuire dans son grand chaudron mon fils,
Tu rôtiras tout vif
Avec son long nez et ses grands doigts crochus mon fils,
Elle va te manger
Daniel, mon fils,
Dehors il fait si froid
Daniel, mon fils,
Reste auprès de moi
Le grand ogre rôde dedans la forêt mon fils,
Il sent très mauvais
Il mesure treize pieds et il a deux têtes mon fils,
Il est tellement laid
D’une seule main, il te broiera en une boule qu’il
Gobera en grognant
Daniel, mon fils,
Reste auprès de moi
Daniel, mon fils,
Dehors c’est si dangereux
Les morts-vivants rôdent dedans la forêt mon fils,
Ils sont si nombreux
Ils souffrent d’être morts et ta chair d’enfant éveille-
Ra leur convoitise
Ils te déchireront de leurs dents pourries et tu
Deviendras l’un d'eux
Daniel, mon fils,
Dehors c’est si dangereux
Daniel, mon fils
Reste au coin du feu
La Grande Putain rôde dedans la forêt mon fils
Prends bien garde à elle
Elle agitera ses deux grosses mamelles sous tes
Beaux yeux innocents
Elle est cannibale et elle dévorera tout cru
Ton petit Jésus
Daniel, mon fils
Reste au coin du feu
Chante une chanson
Pour ta maman
Graffen Walder rôde dedans la forêt mon fils
Il est si cruel
Même le diable n’a pas voulu de lui et il
Est tellement furieux
Avant de te hacher il abusera cent fois
Du trou de ton cul
Chante une chanson
Pour ta maman
Ta pauvre maman
Qui est si malade
Ta pauvre maman
Qui est si malade
Sans toi, Daniel
Elle mourrait à l’instant
Daniel, promets
Que jamais t’en iras
Quand je suis seule
Daniel, j’ai si peur
(Trublion 23)
Frémissements Quotidiens
à mon service
toutes mes servantes
se sont fait une raison
sous moi soubrette soulage-moi
souris-moi..
Et si tu marches sur ma couche
ne viens pas faire l'effarouchée
Si je t'implore, que tu me touches
quand je suis roide à rompre ma livrée
Sur la plus haute de mes branches
le Rossignol est affamé
il demeurera entre tes hanches
Quand bien même tu te seras pâmée
Et si tu cries si tu implores
Je redoublerai mes ardeurs
sur l'autel de ta morte pudeur
Je saurai gagner tes faveurs
Mon âme est ce petit animal
Qu'un gueux tente de bastonner
Ma mie, n'en soyez point affligée
Baisez sans crainte le gueux sur son pal
Je l'ai surprise dans son sommeil
Elle a voulu me repousser
Voyant mes attraits sans pareil
La belle tout entière s'est donnée
Elle est devenue pire qu'une chienne
Sans répit quémandait mes assauts
Puis elle voulut devenir mienne
Je l'ai offerte à mes chevaux
Je connus cette autre dans un bordel
C'était une esclave Sarrasine
Je la fis promouvoir maquerelle
Elle ne vit plus que pour ma pine
Comme me plaît votre indignation
Vous les fidèles maris trompés
Qui demandez réparation
Pour vos chairs maintenant vérolées
Demandez donc aux magiciens
Quand prendra fin cette obsession
Leur réponse est un cri du malin
Et je me joins à l'unisson
Jusqu'à ma lointaine agonie
à mon chevet les voudrai toutes
femmes et maîtresses en moi réunies
Le plaisir sera notre clef de voûte.
(Jacky-Moulasse Charcot)
Le Retour du Chevalier Beaumont Dit « Beaumont Le Fidèle »
Me voilà de retour, femme, en mes terres et mon château ;
Et qu’apprends-je, QU’APPRENDS-JE ??
Mon absence ici ne fut qu’une suite de luxures et de débauches ;
Les pires libertins et les plus redoutés sycophantes de tout le royaume se succédèrent dans ma couche ;
Mes nobles ancêtres encadrés aux murs assistèrent impuissants aux plus abominables orgies en cette sainte demeure ;
De misérables grouillots vidaient ma cave et urinaient sur mes précieuses soieries venues d’Orient ;
Le Tout-venant t’a honoré de son membre viril ;
Redoute ma colère infâme ribaude !
De cette épée justicière, rougie par le sang de tant de païens, je t’ôterai ta vie corrompue.
Je couperai ton corps en fins morceaux desquels on se saura distinguer ceux qui ont parlé de ceux qui ont chié.
A genoux, femme.
(Trublion 23)
Que sont mes bouffons devenus ?
Que sont mes bouffons devenus ?
Où sont-ils tous passés ?
Où sont mes chapons en sauce ?
Où est mon cuisinier ?
Faites Sonner la harde !
Où est mon grand veneur ?
Où sont passés mes gardes ?
Où est mon confesseur ?
Où sont mes femmes et mes maîtresses ?
Qui donc me les a enlevées ?
Qui a fait cesser chants et danses ?
Ils étaient tant pour m'amuser.
Mes jongleurs, mes mignons, mes masseurs
Mes ours apprivoisés,
Mes conteurs, trouvères et bateleurs,
Mes précieux fellateurs,
Mes goûteurs, mon vieux juif, mon hibou,
Et ma chère petite soeur,
Qui les a tous chassés ?
QUI LES A TOUS CHASSES ???
Si me lève de mon trône,
Ma colère va tonner.
Quand j’ouvrirai mes yeux pour l’heure clos,
Que toute ma cour soit revenue.
(Trublion 23 / Le Saumon De La Connaissance)
Le Canard et le Ménisque de Saint-Eustache
Il était une contrée, à mille et une lieues,
Il était une forêt, presque oubliée de Dieu,
N’était-ce ce monastère abandonné près d’une mare,
En cette mare nageait un splendide canard.
Il était un curé, un homme en tous points pieux,
Qui était affligé, de ne trouver en ces lieux,
Qu’un pauvre monastère abandonné près d’une mare,
En cette mare nageait un paisible canard.
Derrière le monastère, il y avait un cimetière,
Peut-être même un trésor, à côté de la rivière.
Le Saint Homme de ses mains, le sol sacré creusa
Et pour seul trophée un ménisque trouva.
Le dévot rencontra un malheureux chasseur,
Qui ne trouvait point de gibier en ces lieux enchanteurs,
L’entraîna dans ce monastère perdu près de la mare,
En cette mare nageait un splendide canard
Il lui montra le ménisque et lui dit : « A genoux !
Cette relique exaucera tes vœux pieux les plus fous
Si ta bourse pleine d’écus tu jettes dans la mare »
En cette mare nageait un paisible canard.
Le brave homme obéit et jeta tout son or,
Prit son arc et ses flèches et souffla dans son cor.
Sur-le-champ il partit quérir quelque gibier
Saint-Eustache le béni l’aurait-il soulagé ?
Le chasseur rencontra, au détour d’un chemin,
Une horde de gueux, d’infâmes malandrins…
« Donne-moi malheureux, le trésor de la mare ! »
En cette mare nageait un splendide canard.
« Messeigneurs je crois bien que vous vous méprenez,
Il n’y a guère qu’un vieux prêtre et un ménisque sacré.
Il n’y a point de trésor aux tréfonds de cette mare ! »
En cette mare nageait un paisible canard.
Les brigands dépités passèrent donc leur chemin,
Le laissant nu et seul, attaché à un pin.
S’enfonçant à leur tour dans les bois enchantés,
En quête de la relique, ce ménisque sacré.
Une troupe hétéroclite de serfs et chevaliers,
L’affranchit de ses liens, de la pointe de l’épée.
« As-tu vu un faux prêtre vivant près d’une mare ? »
En cette mare nageait un splendide canard.
« C’est un vil sacripant, qui nous a tous promis,
Sur l’ménisque d’un Saint, une gibecière garnie.
On a donc tous jeté une bourse d’or dans la mare. »
En cette mare nageait un paisible canard.
« Il nous a tous trompés, il n’y a guère de gibier,
En ces lieux silencieux qu’on prétend enchantés.
C’est d’un pal au parmi qu’on traite les imposteurs !
Joins-toi à nous, ô frère, ô malheureux chasseur ! »
Les armées bafouées au monastère trouva,
Le vieillard cloufiché sur une croix en bois,
Des bandits affairés à fouiller dans la mare,
En cette mare nageait un splendide canard.
Le ménisque sacré, accroché à son cou,
Leur chef exaspéré les exhorte comme un fou,
A tirer leurs épées pour défendre la mare,
En cette mare nageait un paisible canard.
La morale de l’histoire, vous l’aurez bien compris,
Peu importe les méchants, peu importe les gentils,
A trop chercher ailleurs ce qu’on a sous les yeux,
On y laisse ses plumes, on y laisse ses œufs…
Il était une contrée, à mille et une lieues,
Il était une forêt, presque oubliée de Dieu,
N’était-ce donc ce charnier, pourrissant près d’une mare,
En cette mare nageait un paisible canard.
(Le Saumon De La Connaissance)
L’Oiseau de Malheur II
Le vieux juif est traîné par le peuple furieux,
A défaut de jurés, jusqu’en place publique
On l’attache au bûcher, on y boute le feu
Au ciel monte la fumée, l’on entonne des cantiques
La fillette éveillée par l’odeur de graillon
Sort de son lit douillet et enfile ses haillons.
Quand elle voit sur la place cet immense brasier
Elle questionne les passants « Que s’est-il donc passé ? »
« C’est l’oiseau de malheur qu’a maudit not’village »
« C’est aussi l’malandrin qu’a navré ton visage ».
Elle remercie ses hôtes pour les soins prodigués
Et leur demande enfin où trouver le curé
« Nostre père est parti ce matin au levant,
Il a dit au bourgmestre qu’il était mécontent,
Et qu’il allait prêcher chez les plus malheureux,
Là-bas dans la vallée, c’est à près de dix lieues. »
Lise donc s’en retourne, en quête d’une caravane
Qui s’en va en ces lieux désolés et profanes.
Elle trouve des pèlerins aux allures de lépreux
Dont l’chariot plein de vivres est tiré par quat’ bœufs.
L’équipage fait route vers ces terres lointaines,
Par-delà les forêts, ces contrées incertaines,
Où l’on parque la misère en des grottes obscures,
Les parias, apostats, amants contre nature…
Une troupe dépenaillée, portant croix au poitrail,
De quelque terre promise, revenait d’une bataille
N’ayant de leur périple, tiré aucune gloire,
Ils fondent comme un seul homme sur la petite troupe,
Y voyant l’hérétique, le maure ou le cathare.
Lise seule, la pauvrette, parvient à fuir le groupe.
Elle arrive, vaincue, en des terres familières
Epuisée, nuitamment, elle rejoint sa chaumière.
A sa joie, elle constate que sa mère est debout
Bien portante, près du prêtre, tandis que son époux
Plie bagages et affaires et charge un attelage
« Dévêts-toi ma chérie » fait-elle « Tu es en nage »
Elle lui tend une chemise et un bol de lait frais
La petiote le boit, la petiote se dévêt…
Sitôt prise de vertiges, elle trébuche et s’écroule,
Dans un sommeil sans rêves, heures et minutes s’écoulent.
C’est une vive douleur qui lui ouvre les yeux :
La douleur d’un poignet que l’on perce d’un pieu.
Elle entend le vieux prêtre qui essaie d’arrêter
La paternelle main qui empoigne un maillet :
« Pourquoi donc sur cette porte crucifier cette enfant ? »
« O Mon père, c’est ma fille, la cause de ma douleur,
C’est le diable, la peste, c’est l’oiseau de malheur.
Christ est mort sur la croix, je crucifie Satan. »
Le bon prêtre, séduit par la pâle nudité,
De cette presque-femme, marquée par le pêché,
Lâche la main vengeresse de ce père outragé,
Il détourne le regard et se met à chanter :
« Dieu de miséricorde ! Prends pitié de son âme ! »
« Dieu de miséricorde ! Epargne-lui les flammes ! »
Et le père, de sa fille, saisit l’autre poignet
Et le cloue d’un autre pieu sur la porte rouillée.
Soudain descend du ciel une étrange rumeur
Le visage de Lise grimaçant de douleur,
Déchire ses cicatrices à la vue des oiseaux,
Qui noircissent le ciel, annonçant le Fléau,
Qui apporte la mort, écrira le mot « FIN »,
Lise, à gorge déployée, comprenant son destin,
Rit à la face du monde, rit à la face de Dieu,
Rit de toute son âme, et les yeux dans les cieux…
(Rires démoniaques et hystériques)
(Le Saumon De La Connaissance, toujours sur une idée de Trublion 23)
23 Trublion 23
mercredi 28 décembre 2011
dimanche 10 juillet 2011
Le jus de la vigne clarifie l'esprit et l'entendement
Alors que le temps dans cette capitale de merde est toujours aussi dépressif, je passe paresseusement ici en cette dominicale journée pour vous signaler qu'un morceau dont je suis particulièrement content et qui figure sur le CDr "Sans Titre (Deuxième Partie)" (que les souscripteurs devraient recevoir très bientôt, encore un tout petit peu de patience) est en écoute sur la page Fatchebok, ici :
http://www.facebook.com/pages/23-Trublion-23/133275696720243?v=app_178091127385
Il s'agit d'une reprise d'un morceau traditionnel que les érudits reconnaîtront sans peine, peut-être la plus belle de tout le folklore françois !
Je voulais en faire une version folk enlevée et vu que j'avais à ma disposition l'immensément talentueux Gaudinis TH+21 pour chanter avec moi, j'aurais été bien con de me priver !
Très bientôt, je mettrai ici en ligne les paroles de "Chants et Danses au Temps de Graffen Walder" (le temps notamment que je m'assure qu'aucune faute d'orthographe ne s'y est sournoisement glissée !).
En attendant, j'écoute le meilleur morceau du monde et vous bise chaleureusement :
http://www.facebook.com/pages/23-Trublion-23/133275696720243?v=app_178091127385
Il s'agit d'une reprise d'un morceau traditionnel que les érudits reconnaîtront sans peine, peut-être la plus belle de tout le folklore françois !
Je voulais en faire une version folk enlevée et vu que j'avais à ma disposition l'immensément talentueux Gaudinis TH+21 pour chanter avec moi, j'aurais été bien con de me priver !
Très bientôt, je mettrai ici en ligne les paroles de "Chants et Danses au Temps de Graffen Walder" (le temps notamment que je m'assure qu'aucune faute d'orthographe ne s'y est sournoisement glissée !).
En attendant, j'écoute le meilleur morceau du monde et vous bise chaleureusement :
mercredi 29 juin 2011
Textes de Cheval Pyromane
ÉCOUTE LES CLOCHETTES |
Mon fils sois brave |
Sors de ton berceau, marche vers ta tombe. |
Notre art de vivre est menacé |
Vois ta mère pleurer |
Ecoute ton père parler |
Les soldats sont dans nos champs |
Vois leur avancée cruelle |
Laisse la haine faire bouillir ton sang |
Bois ton vin dans la coupelle |
Ecoute les clochettes |
Pense à notre labeur acharné |
Regarde nos terres, nos vignobles |
Le cheval dans l’étable |
L’âne dans le pré |
Les laisserons-nous commettre leur avancée ignoble ?? |
Nous ne les tolèrerons pas ici |
Où tout respire l’antique élégance propre à notre pays |
Les soldats sont dans nos champs |
Vois leur avancée cruelle |
Laisse la haine faire bouillir ton sang |
Bois ton vin dans la coupelle |
Ecoute les clochettes |
Prends ta hache |
Ecoute les clochettes |
Prends ta hache |
Ecoute les clochettes |
Prends ta hache |
Ecoute les clochettes |
Prends ta hache |
Ecoute les clochettes |
Prend ta hache (Trublion 23, d'après différentes conneries néo-folk) |
LES ARMÉES MORTES |
J’avance en triomphant, |
Riant des dieux ingrats, |
Mes chiens se font légions |
Et m’appellent tous « Papa ». |
Les étendards bafoués s’inclinent |
Sous l’ordre séculaire |
Qui parle par ma voix. |
Je marche |
Sur la citadelle en feu |
Entonnant de ma flûte |
Un air doux et mélodieux |
Qui renverra à ta porte |
Les sourires concupiscents |
Des corbeaux |
Des Armées Mortes. |
Quand tu me contemples |
De tes yeux chassieux, |
J’ai tant sacrifié |
De mon auguste présence |
Je pisserai dans une bouteille, |
Nous glanerons la semence, |
Je souperai des corneilles. |
QUE SONNE LE TOCSIN |
DE LA RENAISSANCE |
Les Armées Mortes |
Attendent l’heure de la vengeance |
Tournent les aiguilles des montres |
Comme tourne la bile |
Dans mon ventre. |
Et même la chasteté |
Se pâme d’impudeur |
Et même l’amour |
Cède à l’horreur. |
DEVANT LES YEUX |
DE L’ARMEE QUI MEURT ! |
(Le Saumon de la Connaissance) |
LE FESTIN DES RATS |
(Les Armées Mortes II) |
« C’est la fin » |
Crie le vieillard édenté |
Dont la toge empourprée |
Témoigne des ébats d’hier. |
Les rats accourent sur la Grand-Place |
Corbeaux et corneilles coassent |
Les bâteleurs rempilent, |
Les derniers fous festoient. |
Et l’Armée Morte avance |
Prends ton fléau |
Renonce à ces vains idéaux |
Affronte ou meurt, |
De la mort des lâches. |
LORS DU FESTIN DES RATS |
NUL NE T’EPARGNERA |
Pas même le bourgmestre, |
C’est le temps des semailles |
Et l’Armée Morte avance, |
Prends ton mousquet |
Et rejoins-moi |
Ou rejoins la table |
Du festin des rats |
Déjà le glas sonne |
Ou bien l’angélus |
L’heure du triomphe |
Où le monde d’antan |
Rejoint celui des non-dits. |
Sous la lune rousse, |
Nous virons au jaune, |
Trahissons la raison |
Et embarquons sur la nef des fous. |
Et l’Armée Morte avance, |
Prends ton mousquet |
Et rejoins-moi |
Ou rejoins la table |
Du festin des rats (Le Saumon de la Connaissance) |
LA GESTE GALANTE DE SIRE LOTHAR |
Lothar le noble |
Lothar le beau |
Lothar le chaste |
S’en allait au galop |
De ses contrées profondes |
Jusqu’en terre de foi |
Combattre tous ceux |
Qui abjuraient la croix |
Lothar le juste |
Lothar le grand |
Avait perdu sa mie |
Voilà cinq printemps |
Lothar le preux |
Lothar l’ardent |
Avait perdu ses terres |
Au profit des manants |
Lothar le brave |
Lothar le fier |
Avait perdu sa foi |
Voilà cinq printemps |
Lothar le bon |
S’en allait en guerre |
Il n’avait plus de terres |
Il n’avait plus d’argent |
Lothar le bon |
Dans son armure d’argent |
Occit vils hérétiques |
Hommes femmes et enfants |
Lothar le juste |
Par souci d’équité |
Leur confisqua leurs biens |
Pour se récompenser |
Mais une hérétique |
Une cathare une sorcière |
Qui avait pour elle |
La beauté de l’enfer |
Entreprit de détourner |
Pleine de duplicité |
De sa noble quête |
Notre preux guerrier |
Pitie pleure t’elle |
Sifflant tel un serpent |
Epargnez au moins |
La vie de mes enfants |
En dépit de son jeune âge |
La gredine était mère |
Et son engeance infâme |
N’avait point de père |
Lothar rengaina |
Empli de compassion |
Et d’un geste auguste |
Remonta son jupon |
Et la pècheresse |
La maudite cathare |
Expia ses fautes |
Du bout de son dard |
Et le cœur |
Empli de chagrin |
Malgré son amour |
Pour la damnée catin |
Lothar superbe |
Sortit son arme |
Lui trancha la tête |
Pour sauver son âme |
Lothar le noble |
Lothar le beau |
Empli de tristesse |
S’en allait au galop |
Construire en ses terres |
Un magnifique château |
Dédié à son amour |
Pour la belle Isabeau |
La belle sacrifiée |
Le visita mille fois |
A la nuit tombée |
En ces terres de foi |
Lui disant « Lothar |
Rejoins-moi en enfer |
Nous serons ensemble |
Pour des millénaires » |
Lothar le pieu |
Lothar la repoussa |
« femme je ne puis |
Passer dans l’au-delà |
Je ne puis point |
Passer de vie à trépas |
Car au bout de ma quête |
J’ai retrouvé ma foi » (Le Saumon de la Connaissance) |
LA SŒUR DU DUC D’AQUITAINE |
Sur les nobles remparts du château du duché d’Aquitaine |
Chaque nuit, une silhouette vient à déambuler |
Chacun le sait bien en Aquitaine |
C’est le Duc lui-même qui, en proie à de secrets tourments, |
Ne pouvant trouver le sommeil |
Erre au-dessus de son duché. |
Les rumeurs vont bon train en Aquitaine |
D’aucuns prétendent que le Duc, n’ayant jamais pris femme, |
Rage dans la nuit contre ses appétits inassouvis |
D’autres affirment que le duc, qui a passé un contrat avec le malin, |
Attend sur les remparts un sombre messager ailé. |
MAIS MOI, Duc d’Aquitaine, je connais ton terrible secret ! |
Les jeux pervers auxquels tu te livrais avec ta jeune sœur. |
Crois-tu qu’elle soit heureuse maintenant ? |
Elle, qui enfermée dans un couvent, attend la rédemption ? |
Oooh, Duc D’Aquitaine ! |
Que n’as-tu point, en soulageant seul tes noirs désirs, |
Évité d’ombrager les Dieux ! |
Oooh, Duc D’Aquitaine, |
Que ne t’es-tu point soulagé seul. |
(Trublion 23) |
CHEVAL PYROMANE |
(Les Armées Mortes III) |
Les dieux farceurs |
Soulignent leur bonne humeur |
En foulant du pied |
Les anges aryens. |
« Les rêves de grandeurs |
Ne sont que des rêves » |
Petit Louis reprend en chœur |
Petite Alice et l’armée qui meurt. |
« Il est temps de sortir la foudre |
Il est temps que cavalent |
Les chevaux en bataille » |
Tout est vrai en ce monde. |
DEVANT LES YEUX |
DE L’ARMEE QUI PLEURE ! |
Et tu reste apathique, |
Petit poney, ne vois-tu poindre |
La crinière enflammée |
Du dieu nomade ? |
Une fièvre aquatique |
Un Cheval Pyromane ! (Le Saumon de la Connaissance) |
LES BÂTELEURS |
(Les Armées Mortes IV) |
Les chandelles s’éteignent |
Et les violes s’accordent |
L’Armée Morte applaudit à l’unisson |
Les Bateleurs enivrés en oraison. |
Soyez-bénis, hérauts, |
Tandis qu’au loin résonnent |
Les stratus du renouveau, |
Le Miserere des moines errants. |
Laissant derrière eux |
De funestes sillages |
Comme les roues de carriole |
Apanage de quelque Ankou mécontent. |
Relève-toi et marche, |
Rejoins la sarabande |
Sifflent les flûtes de la folie |
De l’Armée Morte en bande. (Le Saumon de la Connaissance) |
MAUDIT SOIS-TU |
Oh maudit, |
Maudit sois-tu |
Toi qui as ruiné notre riche contrée. |
Autrefois je me rappelle, |
Le gibier dansait au milieu des fleurs |
Des femmes enceintes se jetaient aux cous de leurs maris |
Revenant de la guerre |
Les enfants couraient en riant. |
Vois maintenant, vois ! |
Vois ton œuvre. |
Les gens mangent la chair des morts dans le Nord |
Là-bas, sur les pentes du Sud, ils dansent en invoquant les démons, |
Dans le futile espoir de trouver de la nourriture. |
Insanités ! |
Oh maudit, |
Maudit sois-tu |
Toi qui as ruiné notre belle contrée. |
Puissent les Dieux en bouchant ton trou-merde, |
Faire pourrir tes entrailles. |
(Traditionnel) |
LES LANDES DESOLÉES |
(Les Armées Mortes V) |
Les hommes se réunissent sur les flancs de la colline, |
Battant armes et boucliers, scandant des chants sacrés |
A la gloire du Tonnerre qui gronde |
Et des sabots des chevaux caparaçonnés |
Qui battent la retraite des Armées défaites. |
Les crânes se fendent et les rumeurs se répandent |
Comme la lèpre en ces contrées désolées. |
Le général des Armées Mortes pleure le souvenir |
Des héros trépassés. |
Et le temps vacille |
Les hululements des veuves retentissent dans la Lande. |
Le rouet de la tisseuse tourne inexorablement, |
Au gré du martèlement des tambours. |
C’est l’heure de la fuite en avant, |
Où l’espace cesse d’exister, |
Où le néant reprend ses droits sur les rires des enfants |
Qui se gaussent de l’épinette. (Le Saumon de la Connaissance) |
LES ESCLAVES |
Les esclaves n’ont pas plus de légendes ou de héros |
Qu’ils n’ont de femme, de mère ou d’enfant |
Les esclaves ont des devoirs et des maîtres, rien d’autre |
Les dieux ont conçu ainsi l’ordre du monde |
Quand la fortune fait d’un homme une simple chose |
Qui s’achète et se vend, il est impossible |
Que cet homme retrouve sa dignité |
Peut-être rachètera-t-il son corps, mais jamais son âme |
Un individu réduit au rang d’esclave peut-il vraiment redevenir un homme |
Même si son maître l’affranchit ? |
Au-delà de ses besoins immédiats |
Et de la nécessité de satisfaire son maître |
Il est conscient de très peu de choses |
Voilà la condition naturelle de l’esclave |
Etre satisfait de son sort ou à défaut |
S’y résigner |
Pour de tels hommes, se révolter et tuer leur maître |
Est contre nature |
Une aberration, une perversion, une abomination, un accroc |
Dans la grande toile tissée par les Parques |
Les esclaves n’ont aucun lien avec le passé |
Comme pourrait-il en être autrement |
Ils ignorent même le nom de leurs ancêtres |
Ils sont comme les champignons qui surgissent de terre en |
Grand nombre selon le plaisir des Dieux. |
Les esclaves sont les instruments humains |
Mis à notre disposition par |
La volonté Divine qui inspire les grands hommes |
Ils n’ont pas de passé et le passé ne les intéressent en rien |
Ils n’ont pas davantage de sens de l’avenir. |
(Steven Saylor) |
JUGEMENT D’UN LETTRÉ MALFAISANT |
C’est toi Wang ? |
Prosterne-toi et baisse les yeux devant ton magistrat. |
C’est toi le misérable qui a entaché l’honneur des lettrés ? |
Toi qui a le privilège inestimable d’étudier les classiques, |
Et qui devrait être imprégné de leurs sublimes enseignements, |
Tu as choisi de te servir de ton intelligence |
Pour séduire une jeune fille ignorante. |
Cette innocente a été une proie facile pour tes bas appétits charnels ! |
Et comme si cela ne suffisait pas, il a fallu que tu la violes |
Et que tu l’assassines de surcroît. |
Il n’y a pas la moindre circonstance atténuante en ta faveur |
La loi sera appliquée dans toute sa sévérité ! |
Je n’ai nul désir d’entendre ta défense. |
Je l’ai lue dans ton dossier et je la trouve écœurante. |
Tu es pareil à un rat malfaisant, |
Rongeant dans l’ombre et la pourriture |
Les racines de notre société. |
(Robert Van Gulik) |
LA VIEILLARDE ABANDONNÉE |
La vieillarde |
Abandonnée par sa famille |
Rampant dans les rues, crie : |
« famine » |
Les enfants matricides |
Niant leur culpabilité |
Chantent en chœur |
Le cantique de la duplicité |
Délaissée par les siens |
La malheureuse crie |
« vengeance » |
La tristesse m’afflige |
Alors que sa vie se fige |
Elle agonise |
En hurlant sa rancœur |
Mais personne dans la contrée |
Ne lui ouvrira son cœur |
La vieille princesse se meurt |
Se perd dans la misère |
Face à sa propre demeure |
Crie crie seuls les démons pleureront |
La pauvre vie perdue d’une créature en perdition |
Crie crie seuls les démons pleureront |
La pauvre vie perdue d’une créature en décomposition |
Crie crie seuls les démons pleureront |
La pauvre vie perdue d’une créature en déréliction |
Crie crie seuls les démons pleureront |
La pauvre vie perdue d’une créature en pleine mixtion |
(Trublion 23 & Le Saumon de la Connaissance) |
SYCOPHANTES ! |
Et enfin une nuit |
Une bouteille entonna le chant glorieux du réveil |
Le reprenant à tue-tête |
La vue me fut rendue |
Et je vis |
Je vis !!! |
Entre les lèvres lourdes de ma femme |
Je vis s’exhaler le souffle du démon |
Dans les jeux de mes enfants |
Je vis sourdre les manœuvre du malin |
Derrière le sourire de ma mère |
Je vis luire le grand brasier infernal |
Et une fois que je leur eu arraché |
Leurs enveloppes charnelles trop parfaites |
Je pu contempler la perfection démoniaque |
Du lacis subtil des os |
Et de la chair tendre |
Déjà corrompue !!! |
(Trublion 23)
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